La solitude - Jelsa (Disney/Dreamworks)
- emievarentz

- 31 juil. 2024
- 15 min de lecture
Dernière mise à jour : 31 oct. 2024
Hello Everyone !! :)
Voilà cette fois-ci un véritable OS sur le couple Jelsa. Avis aux amateurs des histoires d'amour !! ;)
Cette OS se passe dans la série "Once Upon A Time", après les événements de la saison 4. J'ai toujours pensé que même si les deux personnages sont issus d'une production différente, ils auraient pu se retrouver dans un série TV comme celui-ci. Même si maintenant que la série est finie, ce n'est plus possible. Dommage :/
Quoi qu'il en soit, je vous laisse profiter de votre lecture de "la solitude" et n’hésitez pas à me faire part de vos avis par commentaire en fin d’OS.
Emie <3

J'avais besoin de voir du monde.Bien que j'aie pu revenir dans mon royaume et reconquérir mon trône, je ne m'y suis jamais sentie aussi seule. Bien sûr, j'ai ma sœur et mon beau-frère, mais ils ne sont pas tout le temps avec moi. Ils réalisent leur vie de leur côté. Alors que moi, la seule compagnie qui me reste est mes devoirs de reine. Les années s'écoulent et la solitude se fait sentir de plus en plus pesante, de plus en plus déroutante. C'est dans l'idée de combattre tout ce ressentiment que j'avais adopté la décision de revenir à Storybrooke.
Anna et Kristof pouvaient me remplacer dans mes tâches pour quelques jours. J’esquisse un sourire au souvenir d’Emma, Henry, Régina, Crochet, Blanche-Neige, Charmant et tous les autres amis que j'ai pu me faire durant mes mésaventures qui m'avaient amené ici par le passer.Mais mon retour dans cette ville représentait une erreur. Bien que j’aie pu revoir les visages souriants des héros, j’ai vite compris ne pas être à ma place. Leurs effusions de joie et d’amour sont déstabilisantes.
Tout comme pour ma sœur, voir tous ces couples s’aimer me tord l’estomac. Ils sont comme une grande famille dont je ne fais pas partie. J’ai eu beau participer et trinquer a leur santé autour d’une pinte de bière ou deux chez Granny, je ne parviens pas à faire disparaître ce goût amer dans la bouche. Ils étaient tous si soudés entre eux que malgré moi, je me surpris à ressentir un élan de jalousie. Toute cette démonstration d'affection et d'amour me montre que ce n'est pas réellement de mes amis que j'ai besoin.
Mais plutôt d'un compagnon capable de m'aimer.Me sentant de trop et étouffé par cette atmosphère, j’ai pris l’initiative de m’éclipser de la fête. Cependant, je n’avais pas non plus le cœur à rejoindre Arendelle si tôt. Anna m’aurait interrogé quant à mon retour précipité et je n'éprouvais aucune envie de lui fournir des explications. Cela aurait rendu la situation encore plus réelle. Alors je marche le long des rues paisibles de Storybrooke. À cette heure-ci, il y a peu de véhicules en mouvement, ainsi que peu de personnes pour fréquenter les trottoirs. Vêtue d'une paire de bottines, d’une chemise en satin bleu ciel et d’un jean slim foncé, je passe presque inaperçue.
Je replace nerveusement ma tresse sur le côté, profitant de la brise fraîche de la nuit pour laisser reposer mes nerfs. Je veux par-dessus tout dénouer ce nœud au fond de ma gorge. Je m’en veux d'éprouver ce sentiment envieux envers des amis qui m’ont tant apporté. Mes neurones turbinent pour me forcer à me remettre en question. Pourquoi continué-je d'être seule ? Est-ce dû à la peur que je peux renvoyer aux gens quand ils connaissent mes pouvoirs ? Est-ce mes pouvoirs qui feraient fuir les hommes ?
C'est vrai qu'aimer un cœur gelé n'est pas donner à tout le monde. Je peux comprendre qu'un homme ne puisse pas vouloir de moi à cause de ma froideur. Serais-je donc condamnée à rester seule toute ma vie ? Je secoue la tête en sentant quelques flocons de neige se former au-dessus de ma tête. L'inquiétude se lit sûrement sur mon visage. Je respire un grand coup pour ravaler tous les ressentiments qui montent en moi aussi vite qu'un cheval au galop : de la peur, de la colère, du regret, et surtout de la jalousie.
Je dois bien le reconnaître que oui, je suis jalouse. Jalouse de leur bonheur, de l'amour que ces couples se portent et qui pour moi, me sera à jamais refusé. Cet amour inconditionnel. D'estimer une personne plus que sa propre vie. Se sentir comprise par un compagnon avec qui pouvoir partager sa vie, à qui tu pourras dire « oui » devant l'autel. Une personne que quand tu la vois, tu peux te dire : « Oui, c'est lui. »
Marchant sur le trottoir, je m'arrête un instant afin de contempler le ciel étoilé qui m'est offert ce soir. Le vent froid de l'hiver me frôle mon visage et fait voler quelques mèches de mes cheveux. Juste éclairé par les rayons de la lune. Les flocons autour de moi finirent par cesser, apaiser par la nuit et le froid de cette nuit hivernal. Je me sens dans mon élément. Un sourire discret se dessine sur mon visage pâle. Puis, aussi vite qu'une étoile filante, je crus voir quelqu'un passer devant mes yeux.
Du moins, je pensais avoir aperçu la silhouette d'une personne tenant un étrange bâton à la main. Mais c’est certainement mon imagination. Je me sens si seule que je me mets à imaginer des personnes dans ma tête, comme une enfant qui a un ami imaginaire. Je baisse les yeux vers mes chaussures en poursuivant ma route d’un pas traînant. Je vais prendre une chambre dans l'auberge de Granny afin de m'y reposer.
Je dois être fatigué. Et j’espère que la nuit saura me porter conseil. Je lève momentanément mes iris vers la rue comme pour m’assurer de la route. Cependant, mes pas se stoppent net. Mes yeux s'écarquillent en constatant que la ville n'est plus la même. La neige tombe en abondance et recouvre déjà une bonne partie des toits des maisons et des routes. Un paysage immaculé s'offre à mes deux saphirs. Je n'en crois pas mes yeux.
Comment a-t-il pu tomber autant de neige en quelques secondes ? Paniquer, je regarde mes mains. Mes doigts tremblent, mais rien n'en sort. Je n'ai plus aucun flocon autour de moi. Ce paysage hivernal ne vient pas de moi. Mais de qui d'autre dans ce cas ? Je plisse les yeux pour mieux voir dans la nuit sombre, mais je ne vis personne dans les rues, personne à part moi.
- Ce n'est pas bon de rester seule dans le froid en pleine nuit. Après, ça ne regarde que moi.
Je sursaute face à l’intervention de cette voix masculine. Je croyais être seule dans cette rue déserte. Je tourne autour de moi, le visage froncer et sur la défensive. Il ne me manquerait plus qu’une nouvelle menace fasse son apparition.
- Qui est là ? Qui vient de parler ?
Mes prunelles scrutent autour de moi sans arriver à distinguer une éventuelle présence. Je place mes mains en avant, prête à me défendre. Mais la voix ne résonne plus dans mes oreilles. Aurais-je encore tout imaginé ? Timidement, je replace mes bras le long de mon corps. J'ai plus besoin de sommeil que je le pensais.
- Tu... Tu peux m'entendre ?
Je sursaute face à cette nouvelle intervention. La voix s’est rapprochée. C'est définitif, je n'avais rien imaginé du tout. Je sens une présence se glisser dans mon dos. D'un mouvement, sec et maîtriser, je me retourne afin de faire face à cette personne qui j'ignore encore si elle me veut du bien ou du mal. Je conserve mes mains en avant, prête à en découdre en cas de problème. Alors que je croise deux pupilles aussi bleues que la glace. J'exécute un mouvement de recul sous la surprise. J’atterris sur les fesses dans la neige qui recouvre le goudron du trottoir.
Je papillonne des paupières alors que l’étranger me fixe d’un air amusé, accouder contre un étrange bâton recourbé sur le haut en forme de crocher. Choqué par cette apparition, je le dévisage sans retenue. Il a des cheveux courts en bataille, aussi blancs que de la neige. Son sourire malicieux étire des lèvres presque violettes, comme quand on reste trop longtemps dans le froid. Il porte un sweat-shirt bleu marine à capuche orné de givre, ainsi qu'un pantalon marron prêt du corps.
Aussi étonnant que cela puisse paraître, il marche à pied nu. Son instant d’hilarité passer, il me dévisage d'un regard interrogatif par ma réaction, comme si elle n'est pas normale. Mais je n'y prête pas trop attention.Pour la première fois, des frissons me parcourt. Je dois halluciner. C'est inconcevable. Et pourtant, il lui ressemble tellement. Pendant tout ce temps, je le croyais mort, disparu dans un autre monde depuis des années.
C'est de nouveau mon imagination qui me joue des tours. Ce n'est pas possible autrement, je dois aller dormir, ou alors, je suis en train de rêver. Il ne peut pas être là, devant moi. Il n'existe plus, ne laissant dans ma mémoire qu'un lointain souvenir. D'ailleurs, lui ne semble pas me reconnaître. Je dois confondre avec quelqu'un d'autre. Pourtant, mon instinct me porte à croire que c'est lui.
Du moins, j'aimerais tellement le croire. Une larme s'écoule sur ma joue sans que je puisse la retenir alors que je me relève avec difficulté. Je continue de le fixer en tentant de trouver des réponses dans ses prunelles glacées. Son nom résonne dans ma tête comme une symphonie, comme une chanson qu'on a en tête et qui ne veut plus partir. Inconsciemment, mes lèvres ne demandent qu'à le prononcer.
- Jack ?!
- Tu peux me voir ?
- Jack, c'est bien toi ? demandais-je sans prendre en compte ses paroles.
- On se connaît ? C'est plutôt rare qu'une adulte croie en moi, mais... commence-t-il en souriant.
- Tu ne te souviens plus de moi ? demandé-je, le cœur serrer, je poursuis en m'approchant, le regard humide. C'est moi Jack.
Sur ces mots, je pose instinctivement mes mains sur ses joues. Sa peau est aussi froide que la mienne. À ce contact, des flashs m'apparaissent. Des flashs de mon passé, notre passé.
[Flash-back]
Je me revois l'année de mes 8 ans. C'était l'année avant que le drame avec Anna se produise, avant que j’aie dû plonger dans ma solitude pour protéger ceux que j'aime. C'était l'été et je courrais dans la forêt autour du château. Je riais aux éclats alors qu'un garçon de mon âge avec des cheveux auburn et des yeux marrons me poursuivait.
Je ne me trompais pas, il présentait les mêmes traits que le Jack en face de moi. Nos rires se mélangeaient alors qu'on prenait plaisir à jouer ensemble. Il connaissait mon pouvoir et ne me jugeait pas. À l'inverse, il était admiratif face à ce que je pouvais faire. Ce doux paysage finit par s'effacer pour en voir un autre. Je reconnus ma chambre. J'y étais allongé, mais je n'étais pas seule. Je fixais le visage de Jack à mes côtés.
Je ne me préoccupais pas qu'un simple drap dissimulait nos corps nus comme Adam et Eve. L'amour avait pris possession de nos cœurs. Et malgré nos différences sociales, moi princesse, lui simple villageois de notre royaume, on ne pouvait ignorer nos sentiments. Il effleurait ma joue avec douceur en me souriant. On était sereins à cet instant, comme couper du monde.
- Elsa ! Tu dois te préparer pour...
Mon père fit irruption dans ma chambre, suivit par ma mère. Nous prenant sur le fait tous les deux ce matin-là. Les cris de mes parents retentirent dans la pièce alors que mon père forçait Jack à partir, tout en lui jetant ses vêtements au visage.
Le pauvre eut du mal à les enfiler tout en courant pour sortir du château. Le visage sombre dû à la colère, mon paternel se retourna vers moi pour prononcer ses mots du ton le plus autoritaire en sa possession.
- Je te veux apprêter dans 10 minutes. On a à parler.
Sur ces mots, ils sortirent ensemble de ma chambre, sous le choc de ce qu'ils venaient de voir. Je me prépare aussi vite que je le pus avant de rejoindre mes parents dans la grande salle du trône. Ils m'y attendaient, me toisant de toute leur supériorité.
- Tu peux nous expliquer ?
- Il n'y a rien à expliquer. Jack et moi, nous nous aimons, c'est aussi simple que cela.
- Tu ne peux pas.
Le calme avec lequel ma mère me répond laisse Pontoise. Mon expression assurée s’est envolée en fumée. Je les observais tour à tour avec inquiétude. Je déglutis en ayant peur de la suite de notre discussion. Ma voix bafouilla en redoutant leur réponse.
- Comment ça ?- Il n'est qu'un simple paysan comme tant d'autres dans le royaume.
- Tu ne peux pas l'aimer. Et encore moins songer à constituer ta vie avec lui. Compléta mon père, de son timbre tranchant.
- Mais pourquoi ? C'est injuste ! crachais-je sur les nerfs.
- Le mariage d'une princesse doit permettre d'assurer la prospérité à son royaume et non le contraire.
- Mais vous ne pourrez pas m'interdire de l'aimer ! De toute façon, je ne pourrais en aucun cas offrir mon cœur à quelqu'un d'autre. Rétorquais-je, ne voulant pas lâcher l'affaire.
- Il suffit, Elsa ! Tu devras l'oublier. Ordonna mon père froidement, avant de poursuivre. Nous t'interdisons même de le revoir !
- Vous êtes vraiment ignoble ! Je vous déteste ! Je conclus en partant tout en pleurant.
Le paysage change de nouveau. J'étais assise contre la porte de ma chambre alors que ma sœur m'appelait de l'autre côté. Je pleurais de tristesse face à la souffrance que je ressentais chaque jour, un peu plus intensément. Je devais n'avoir pas plus de 16 ans tout comme dans le flash précédent.
J'étais encore en plein deuil de mes parents à ce moment-là. Je sentis un bruit retentir contre le carreau de ma fenêtre. Interloquer, je me levais pour aller voir. Un jeune homme de mon âge s'accrochait contre le mur de ma fenêtre. Je souris en reconnaissant Jack avant de lui ouvrir pour qu'il puisse rentrer. Il faisait nuit et personne ne nous voyait.
- Elsa, tu as encore pleuré. Remarquait-il inquiet.- Je viens de perdre mes parents. Rappelais-je.
- Je sais, mais dans quelques années ce sera à ton tour de monter sur le trône.
- J'en ai conscience. Mais ce qui me fait le plus mal, c'est de me rappeler que la dernière chose que je leur ai dite est que je les détestais.
En effet, je me souviens que peu de temps avant leur départ, mes parents et moi-même nous nous étions disputés à son sujet. Jack et moi ne nous étions jamais perdus de vue malgré les restrictions de mes parents.
Je n'avais pas pu leur obéir. Je lui avais bien entendu parlé de cette dispute. Il s’assit à mes côtés sur mon lit. Son bras entoure mes épaules pour m’attirait contre lui. Je posais ma tête sur son épaule comme pour y puiser du réconfort à son contact.
- Je suis sûr que dans le fond, ils savent que tu ne le pensais pas.
- Tu as peut-être raison.
- Sors du château. M'ordonne-t-il gentiment.- Quoi ?
- Viens avec moi. On va s'amuser dehors comme on le faisait avant.
- Je ne peux pas.
- Tu as besoin de te distraire un peu ! Viens.
- Mais, et si je te faisais du mal.
Pour toute réponse, il m'embrasse pour me rassurer. Il finit par me convaincre. C'était la dernière fois que je m'échappais de ma cage dorée. Ce soir-là, on avait été patiné sur un lac que j'avais moi-même gelé. Mais je pris peur. Il voulut me faire croire à un jeu, mais ma peur prit le dessus ce qui fit fendre ma propre glace. J'avais pourtant conscience que mes pouvoirs n'étaient pas sûrs.
C'est la dernière fois que j'ai vu Jack alors que son corps était entraîné dans les profondeurs du lac gelé. Pétrifier, je ne sus pas quoi faire à part crier son nom en espérant que quelqu'un m'entend. Quand je vis la glace se refermer sur lui, je compris qu'il était trop tard. Je me mis à courir vers le château, regagnai ma chambre, en pleurs. À cet instant, mon cœur s'était refermé afin de ne plus laisser paraître aucune émotion. J'eus la conviction de ne plus me détourner du choix de mes parents en me gardant entre ses murs.
[fin du Flash-back]
Je rouvre mes yeux. Je n'avais pas pris conscience de les avoir fermés. Nos prunelles se croisent à nouveau alors qu'il fronce les sourcils face à tout ce qu'il vient de voir ou de revoir. Mon instinct ne m'avait pas trompé, c'était bien lui. Celui que je croyais mort depuis tant d'années.
- Elsa ?!
Son appel peu rassuré semble requérir une confirmation. J'acquiesce en souriant malgré mon regard embrumé. Il m'a reconnu. Il se rappelle notre passé, de ce qu'on a vécu ensemble. Le seul amour que je n'ai jamais eu, qui m'a été arraché beaucoup trop tôt. Il m'effleure la joue avec tendresse alors que mes paupières se plissent à ce contact.
- Je te croyais mort. Articulais-je difficilement.
- Je le suis, dans un certain sens.
- À cause de moi. Me rappeler-je tristement, la gorge sèche.
- Tu ne dois pas t'en vouloir. Demande-moi plutôt comment je suis arrivé ici.
Jack s'éloigne de moi en plaçant ses poings contre ses hanches d'un air fières. Je souris tendrement face à son air enfantin. La curiosité prend le dessus et je me résous à lui poser la question qu'il attend.
- Comment es-tu arrivé ici ?
- L'homme de la lune m'a choisi comme gardien de l'hiver. D'où ma transformation physique. Quand je suis revenu à la vie, j'étais dans ce monde. Arendelle n'était plus là.
- C'est donc toi qui répands l'hiver sur Terre ?
- C'est exact. Tu peux m'appeler Jack Frost désormais.
Son sourire enjoué me contamine. J’ai l’impression de glousser telle une adolescente. Je me mords la lèvre inférieure. J’ai la sensation de retrouver l’innocence de ma jeunesse à son contact. J’ignore si c’est mal. Mon cœur se gonfle malgré moi. Puis, Jack aborde une moue d’enfant renfrogner. Je fronce les sourcils en appréhendant la suite de ces révélations.
- Mais peu de personnes peuvent me voir. C'est pour ça que j'étais si surpris que tu le pouvais.- Tu n'as pas tant changé... Remarqué-je.
- C'est peut-être parce que je suis immortel. Donc, physiquement, j'ai toujours mes 16 ans.
- Oh d'accord.
Je cache ma déception dans ma voix en baissant les yeux. S'il est immortel, plus rien ne sera possible, car moi contrairement à lui, je vieillis. J'ai même désormais le double de son âge. Je suis même sûr que mes sentiments ne sont plus partagés.
Si c’était le cas, il n’aurait pas eu besoin de revoir ces flash-backs pour se souvenir de moi. Je baisse les yeux au sol comme pour l’empêcher de déceler ma peine dans mes prunelles. Comme pour appuyer mes pensées, sa voix empêche un blanc gênant de s’installer entre nous.
- Toi en revanche, tu as beaucoup changé. Je suis sûr que tu es devenue une reine formidable.
- Je fais de mon mieux. Mon peuple ne semble pas s'en plaindre.
- Et tu es toujours aussi magnifique.
Je me sentis rougir légèrement face à sa dernière remarque. Mon cœur fit un bond dans ma poitrine et je redresse légèrement mes iris pour les plonges dans les siennes. Il s’approche un peu plus de moi. Sa proximité fait accélérer mon rythme cardiaque alors qu’un tourbillon de flocon s'insinue dans mon bas-ventre.
Comment peut-il encore me faire ressentir autant de choses après tant d’années ? Je secoue la tête pour me forcer à reprendre contenance. Je change de sujet pour imposer un ton plus solennel et formel à notre échange.
- Et j'ai toujours mes pouvoirs. Même si je les contrôle maintenant.
- Je suis heureux pour toi.
Sa voix murmure ces mots à mon oreille. Je sens son souffle près de mon visage alors que son regard roule autour de moi. Inconsciemment, je fais de même, fixant davantage ses lèvres en me demandant si elles ont toujours le même goût qu'avant. Je le sens s'arrêter dans son élan.
Il détourne le regard d’un air gêné. Il fait aller sa main le long de sa nuque en reculant de quelques pas. Je grimace en espérant que ma froideur apparente ne le fait pas fuir. C’est la dernière chose que je souhaite. Il me surprend de nouveau en bafouillant une question à laquelle je ne m’attendais pas.
- Est-ce que... tu... Tu es marié maintenant ?
- Non, pourquoi cette question ? Fronçais-je les sourcils.
- Pour rien. Je pensais qu'une reine aussi belle ne pouvait qu'attirer les prétendants et devait avoir épousé un prince ou un roi.
J’esquisse un sourire devant les rougeurs qui prennent place sur ses joues. Son compliment me touche. J’ai la sensation que des ailes poussent dans mon dos comme si je pourrais atteindre la lune à ses côtés. Son malaise me touche. Je rougis à mon tour alors qu’une de mes mains glisse sur sa joue.
- Mon cœur a appartenu qu'à une seule personne.
Il me rend mon sourire comme soulager de m’entendre exprimer cela. Sa main libre empoigne celle que j’ai déposée sur son visage. Il replace mon bras le long de mon corps avant de faire glisser ses doigts contre ma peau. Malgré son contact, je ne détourne pas mes yeux des siens.
- Je suis comblé de t'avoir retrouvé.
- Oui, mais pour combien de temps ? Je ne suis pas immortel Jack. Remarqué-je, avec inquiétude.
- Cela m'importe peu. Tout ce qui compte pour moi à cet instant, c'est le moment présent.
- Jack...
- Elsa je t'...
Je le coupe dans son élan en laissant mes sens parler à ma place. Mes lèvres se posent sur les siennes. Je soupire d'aise, comme enfin apaisé que mes lèvres aient retrouvé leurs jumelles.
Emboité pour ne plus jamais se séparer. Ses mains glissent sur ma taille alors que je m'accroche à sa nuque pour approfondir notre échange. Je le laisse parcourir ma bouche. Les yeux clos, je profite de cette danse froide et sensuelle qu'effectuent nos deux bouts de chairs.Sans m'en rendre compte, je me sentis rétrécir de quelques centimètres.
Ma peau se lisse, faisant disparaître mes premières traces de vieillissement. Alors que mon corps se sent plus fort, plus fougueux, prêt à affronter la vie sur tous les fronts. Lorsqu'on se sépare pour respirer, je m'apprête à l'embrasser à nouveau, mais il me repousse légèrement. Il me fixe avec stupéfaction alors que je ne comprends pas son soudain revirement.
- Quoi ? Qu'est-ce qui se passe ?
- Regarde-toi.
Jack fait apparaître une plaque de verglas à mes pieds. D’un mouvement de la tête, il m’insiste à y observer mon reflet. Je fronce les sourcils sous son regard insistant. Je me résolus à baisser les yeux vers mon miroir de fortune. J’écarquille les yeux face aux changements qu’a opérés mon corps. Je n'étais plus la reine qui venait de passer le cap des 30 ans, mais plutôt une jeune princesse d'à peine 16 ans. Mes yeux s'arrondirent un peu plus en affrontant les siens.
- Comment est-ce possible ?
- Inconsciemment, mon pouvoir t'a peut-être rajeunie. Comme si la glace t'avait empêché de vieillir durant tout ce temps.
Son explication quelque peu bancale le met mal à l’aise. Il se gratte à nouveau la nuque. Un sourire en coin prend place sur mon visage. Je ne peux m’empêcher de le trouver mignon ainsi. Je m'approche de lui afin de l'embrasser à nouveau. J'étais sereine à cet instant. Un instant que j'aimerai figer dans le temps et l'espace pendant encore plusieurs siècles. Ma seule crainte à présent est que ce bonheur me soit à nouveau enlevé.
- Tu resteras pour toujours avec moi, Jack ?- Éternellement ma princesse.



Commentaires