"Joyeux, Innocent et sans cœur" (Peter Pan)

Hello Everyone!! :)

Ce court texte a été écrit pour le concours de Fanfiction Disney de  coeurframboise22 (profil sur Wattpad).

La règle était d'écrire une suite à la fin de l'un des Disney, le tout-en-un minimum de 1000 mots. J'en ai écrit 1033. Et je me suis basé sur la fin de Peter Pan. J'adore cette histoire, même si je préfère la version du roman à celle adapté par Disney. Il a gagné le prix du "texte le plus mystérieux "

J'ai revu l'écriture de cet OS en 2019.

J'espère que mon texte "Joyeux, Innocent et sans cœur" vous plaira.

Bonne lecture,

Emie <3

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Éclairer par la seule lumière des étoiles, Peter Pan fixait depuis le ciel, la demeure des Darling. Son regard semblait vider de toutes émotions. Pourtant, quelque chose de plus fort que lui-même le forcé à réfléchir à une vitesse prodigieuse. Il ne parvenait pas à mettre de l'ordre dans ses pensées. Peter n'avait pas pour habitude d'être troublé.

Il ignorait même ce que c'était. Pourtant, il avait l'occasion de vivre mille et une aventure que de nombreux enfants à travers le monde peuvent lui envier. Cependant, il lui était refusé d'éprouver la sensation d'être entouré d'une famille, du baiser d'une mère sur son front, les étreintes des frères et sœurs, ou encore, le sourire fier d'un père.

Ainsi, il avait choisi son existence, celle d'un enfant qui ne grandira jamais. Malgré lui, ses mains se crispèrent sur la barre du bateau. Il en oubliait presque qu'il était dans le ciel, capitaine du Joly Rogers et les garçons perdus comme équipage. Depuis sa chambre, Wendy murmurait des mots inaudibles pour lui. Mais ils raisonnèrent jusque dans sa tête telle une promesse. Une promesse symbolique d'un adieu mélangeait à un soupçon d'espoir, bien caché au fonds de son cœur de jeune fille.

- Je croirai toujours en toi Peter Pan.

Peter ferma ses paupières un instant, se laissant porter par le poids de ces mots. Une brise de vent s'engouffra sur la coque du bateau. Il prit une grande inspiration, puis, expira l'air de ses poumons. Lorsqu'il rouvrit les yeux, ses prunelles noisette se tournèrent vers les grands mats recouverts de poussières de fée. Un sourire s'étira sur son visage. Un sourire qui laissait transparaître toute sa malice et sa gaieté.

Puis, les tintements caractéristiques de la fée Clochette lui fit baisser les yeux vers elle. Elle était assise sur l'une des poignets de la barre du bateau. Son regard curieux suivit la direction indiquée par la fée. Son sourire s'agrandit en reconnaissant les deux étoiles, symbole d'aventure et de jeunesse éternelle : « La deuxième étoile et puis tout droit jusqu'au matin. »

L'enfant capta le message de Clochette. Il acquiesça d'un léger mouvement de tête. Il réajusta son chapeau de Pirate sur sa tête avant de se tourner vers les enfants perdus. Certains avaient un visage triste, presque larmoyant. Peter haussa un sourcil interrogateur. Il ne les comprenait pas. Qu'avait-il bien pu se passer qui les rend aussi peiner ? Pan haussa les épaules de façon nonchalante, bien décider de passer outre leurs ressentiments moroses.

- Toutes voiles dehors les amis !! Il est temps de retourner au Pays Imaginaire !!

À l'évocation du nom de cette île merveilleuse, les enfants perdus s'exclamèrent, sans ménager leurs enthousiasmes. Leurs cris de joie comblèrent le cœur de Pan d'une fierté non dissimulé. Il bomba son torse tout en réajustant son long manteau rouge bordeaux qui lui conférer une allure noble. Il baissa ses prunelles noisette vers la petite fée qui était toujours à ses côtés.

D'un hochement de tête, il lui fit comprendre son approbation. Alors que les enfants perdus s'évertuaient à lever l'encre, Clochette effectua le tour du bateau afin d'ajuster sa poussière de fée. Gentiment, le bateau se mit à bouger dans les airs. Peter fit tourner la barre pour leur faire emprunter la direction de la deuxième étoile. Ces dernières s'écartèrent sur leur chemin. Puis, entourer par une force inconnue, le bateau fut projeté tout droit, jusqu'au matin. Ils se posèrent sur une mer étoilée.

Un paysage féerique malgré la nuit. Les prunelles des enfants perdus étaient émerveillées. Enfin, la nuit se leva pour laisser place à un lever de soleil, colorant le ciel d'une palette d'orange, rose, bleu et rouge. Graduellement, l'île se dessina sous leurs yeux.

L'enthousiasme des enfants perdus redoubla en reconnaissant le Pays Imaginaire. Ce dernier semblait revivre grâce au retour de son maître. Peter Pan ne tarda pas à amarrer leur bateau. L'enfant ne se souvint même pas qu'à cet endroit exact, Crochet avait disparu, poursuivit par le crocodile tel une horloge du temps qui le rattrape.

Pourtant, ceci s'était produit quelques heures plus tôt. Mais il vivait tellement d'aventure, qu'il pensait déjà à la prochaine, oubliant la précédente. C'était ainsi qu'il fonctionnait. Ils avaient à peine mis pied à terre, que Peter rappela à l'ordre les enfants perdus.

- Garde à vous !! Maudit Pirate !! S'écrit-il.

Au son de sa voix, les enfants s'alignèrent tel de vrais petits soldats. Clochette se posa sur la branche d'un arbre pour disposer d'une vue d'ensemble sur ce qui va prochainement se produire. Pan laissa tomber son costume de capitaine pirate, lassé de l'avoir sur le dos. Une expression enjouée se dessina sur son visage enfantin.

- Allez empoigner vos lances et vos flèches !! Il est temps de nous lancer à la poursuite des Indiens.

Les enfants perdus acquiescèrent en un cri de guerre. Ils reproduisaient les sons caractéristiques des Indiens tous en se faufilant à travers la jungle en direction de l'arbre du pendu. Peter s'apprêta à courir à leurs côtés. Cependant, pour une raison qu'il ignore, il se tourna face à l'océan. L'eau était immobile. Le soleil perçait l'horizon tout en déposant la chaleur de ses rayons sur l'île comme pour la réchauffer.

Ses prunelles fixèrent les deux étoiles constamment présentes malgré le bleu du ciel. Peter haussa un sourcil. Qu'était-il venu faire dans l'autre monde ? Qui avait-il laissé là-bas ? Il avait beau essayer de s'en souvenir, l'enfant ne parvint pas à joindre les réponses à ses questions. Puis, Pan se retourna sans un autre regard, s'envolant à la suite des enfants perdus. Clochette le suivit, l'entourant de sa poussière de fée. Ils échangèrent un sourire complice. Ils étaient prêts à entamer une nouvelle aventure.

Il est tout naturel pour lui d'agir ainsi, n'étant, en aucun cas, confronté aux sentiments des adultes et à l'emprise du temps. Cela, Wendy l'avait bien compris. Elle avait conscience qu'elle ne pouvait aller contre la fatalité. Il était destiné à l'oublier, lui laissant simplement les souvenirs délicieux de leurs aventures. Après tout, ce qui troublerait un adulte, n'inquiétera jamais un enfant.